Manif violente : Nantes encore sous le choc

La manifestation organisée samedi en hommage à Rémi Fraisse a dégénéré en guérilla urbaine. C’est la troisième fois cette année que le centre-ville de Nantes est la cible de casseurs. Et ça commence à faire beaucoup.

Des policiers en armure aux prises avec des casseurs cagoulés, des poubelles en feu, des chaises volantes, des barrières renversées, tordues, des vitrines défoncées, des pavés descellés, des jets de bouteilles d’acide, l’air empesté de gaz lacrymogène et percé de balles en caoutchouc. Ces images d’émeute, désastreuses pour Nantes, tournent en boucle dans les médias et sur internet. Pour la deuxième fois en moins d’une semaine,  le centre-ville a été le bûcher exutoire de centaines de vandales venus parasiter une manif « pacifique » présentée comme un hommage à Rémi Fraisse, un jeune militant tué le 26 octobre dernier sur le lieu de contestation du barrage de Sivens (Tarn).

Outre les 800 personnes rassemblées, samedi dernier (14 heures) devant la Préfecture, des groupes de radicaux étaient clairement venus « faire la guerre » aux forces de l’ordre. Bien organisés, des « bandes » armés d’outils ont commencé à desceller les pavés le long des voies du tram, avant de s’infiltrer, visages couverts, dans le cortège principal. Certains avaient de sacs remplis de munitions, constituées d’œufs et de bouteilles en verre utilisées comme projectiles. Cours des 50-otages, les bagarres ont éclaté, provoquant des mouvements de foule qui ont contraint les manifestants à se disperser, sous les grenades de gaz. Place Esquirol et près du palais de Justice, des barricades de poubelles ont été dressés, certaines incendiées sur la ligne 1 du tramway, sur l’Ile Gloriette, rue de Feltre, et des murs tagués et peinturlurés aux environ de la Préfecture.

Après quatre heures d’échauffourées, le centre-ville, déserté par les nantais, a été rouvert à la circulation. La police a procédé à une vingtaine d’interpellations. Cinq personnes ont été blessées parmi les manifestants, et une quinzaine chez les forces de l’ordre, indique la Préfecture Loire-Atlantique.

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