Six salariés de la Seita (Carquefou) entament ce lundi leur huitième jour de grève de la faim pour protester contre la fermeture de lusine programmée en janvier 2015.
Depuis le lundi 29 septembre, six salariés de lusine Seita de Carquefou mènent une grève de la faim pour sensibiliser lopinion et tenter damorcer un dialogue avec la direction de leur maison-mère Imperial Tobacco qui souhaite engager un sévère plan de restructuration sur le marché français de la production de cigarettes.
Aux portes de Nantes, cest un désastre industriel qui sannonce puisque le site Seita de Carquefou, doù sortaient chaque année, plus de dix milliards de « blondes », essentiellement de marque Gauloises et Gitanes, est voué à la fermeture pure et simple. Si aucun compromis nest trouvé dici à janvier 2015, date déchéance du compte à rebours fatidique imposé par le groupe britannique, 327 salariés vont se retrouver sur le carreau.
Des licenciements boursiers
A moins de quatre mois du couperet, six salariés ont entrepris un baroud dhonneur dans un petit campement installé à lentrée de leur usine. Cest là quils mènent une grève de la faim, ne shydratant quavec de leau et du thé.
Depuis lannonce de la fermeture an avril dernier les salariés, dabord abasourdis par la nouvelle, ont dans un ultime instinct de survie vite réagi, enchaînant les piquets de grève et manifestations pour alerter lopinion et le gouvernement. Ils préparent également un recours judiciaire pour défendre leurs droits, sur les conseils dun avocat spécialiste des gros dossiers sociaux, Me Fiodor Rilov, défenseur des Goodyear dAmiens, des « Contis », 3-Suisses ou encore Mory-Ducros
Comme dans les autres dossiers impliquant des multinationales, il faudra démontrer quImperial Tobacco procède bien à des licenciements boursiers, autrement dit quelle sacrifie ses effectifs pour répondre aux exigences du marché et augmenter les marges de ses actionnaires.
Mais la direction du groupe a dautres arguments à revendre pour justifier la fermeture du site de Carquefou liée, selon elle, « à un important ralentissement de la demande de tabac qui s’explique par laccroissement de la pression réglementaire et lexplosion de la contrebande ». En filigrane, lentreprise pointe les effets nocifs des hausses de tarifs opérées ces trois dernières années qui ont fini par obérer son chiffre d’affaires, « en baisse de 25% ».