De gros dégâts à Nantes avant le meeting de Marine le Pen

Des manifestants anti-FN ont été débordés par des casseurs qui ont fait le coup de poing avec les forces de l’ordre et attaqué le mobilier urbain rue de Strasbourg et à proximité de l’Hôtel de Ville.

Les premiers heurts ont éclaté rue de Strasbourg
Les premiers heurts ont éclaté rue de Strasbourg (Capture Ecran France 3)

Moins d’un an après les manifestations contre la Loi-Travail, qui avait donné lieu à des scènes d’émeutes et de pillages en plein centre-ville de Nantes, la mécanique infernale s’est encore enclenchée samedi à l’occasion d’un rassemblement contre le Front National et sa présidente Marine Le Pen attendue le lendemain pour un meeting au Zénith. La candidate à l’élection présidentielle, donnée favorite du premier tour par les sondages mais empêtrée dans des affaires judiciaires relatives à des soupçons d’emplois fictifs concernant ses assistants au parlement européen, a promis de rétablir « l’Etat de droit » face au « gouvernement des juges qui constitue une dérive antidémocratique et oligarchique », sans piper mot des désordres survenus quelques heures plus tôt à Nantes en marge d’une manifestation organisée à l’appel du « collectif nantais de refus des extrêmes droites », du syndicat CGT 44 et des activistes de la ZAD (Zone à Défendre) de Notre-Dame-des-landes, cortège auquel s’était greffé, selon la police, des groupuscules de tendance anarchiste.

La CGT dénonce

Un peu plus de 2 000 personnes avaient entrepris de défiler jusqu’au château des Ducs lorsque vers 16 heures, selon un rituel désormais bien connu des forces de l’ordre, des casseurs encagoulés se sont exfiltrés de la masse pour passer à l’action rue de Strasbourg où une trentaine de façades et devantures de commerces ont été taguées. Un morceau arraché d’une plaque d’égout en fonte a notamment été projeté à travers la vitrine d’un magasin d’ameublement, et plusieurs panneaux publicitaires défoncés près de l’arrêt de tramway 50 Otages. Sur ce terrain à découvert, les policiers répliquaient aux projectiles par des jets de gaz lacrymogène. Onze d’entre eux ont été blessés, dont l’un a été gravement brulé à la jambe par un cocktail Molotov. Cours Saint-Pierre, c’est une poubelle et une banderole qui ont été incendiées dans un même feu de bengale.
Les huit interpellations policières ont débouché sur quatre placements en garde-à-vue.
Dans un communiqué, la CGT 44 a condamné « avec la plus grande fermeté la casse organisée par des petits groupes venus à cette manifestation uniquement pour en découdre avec les forces de l’ordre. Cette volonté d’affrontement ne servira que Marine Le Pen qui n’hésitera pas à dénaturer le fond de notre action citoyenne et politique ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).