Nantes : la zone commerciale Belle-Etoile mal engagée

La Commission nationale d’aménagement du territoire estime que le projet nuirait aux petites enseignes de proximité situées dans les centres-bourgs de Grandchamp-des-Fontaines et Treillières.

Faut-il y voir un lien avec le proposition – a priori validée par l’Elysée – de la convention citoyenne sur le climat qui réclame un moratoire sur les installations de zones commerciales en périphérie des centres-villes ? Non, sans doute. Il n’empêche que ce type de projet, très souvent initié en zones rurales, s’inscrit dans un contexte de plus en plus défavorable à l’heure où les pouvoirs publics cherchent à limiter l’impact environnemental des grands ensembles immobiliers et préserver l’offre commerciale des petits bourgs, vampirisée par les grands distributeurs et les espaces marchands de masse.

70 emplois à créer ?

Au nord de Nantes, un important parc commercial reste à l’étude entre les deux communes de Treillières et Grandchamp-des-Fontaines sur la Zac (zone d’aménagement concerté) de la Belle-Étoile, dans le sillage de l’actuel Super U. Pas moins de cinq magasins devaient s’y établir, avec, entre autres, un emplacement de 3 800 m² dédié au bricolage et une emprise de 999 m² pour la marque Lidl.

Le promoteur SCI 2GIMMO (Nantes) défend son programme : il y voit un moyen d’offrir à la population locale un espace de consommation et surtout des emplois supplémentaires (le président d’Erdre et Gesvres et conseiller municipal de Treillières évoquent un potentiel de 70 créations de postes environ). Mais la Commission nationale d’aménagement du territoire (CNAC) n’appréhende pas le dossier sous le même angle : cette administration vient d’émettre un avis défavorable au prétexte que le projet envisagé à la Belle-Etoile « n’est pas de nature à contribuer à la revitalisation du tissu commercial du centre-ville de la commune d’implantation et des communes limitrophes ». En clair elle estime que l’offre de proximité aurait beaucoup à pâtir de cette offre concurrente.

L’instance étaye son argumentaire sur le fait que Treillières et Grandchamp-des-Fontaines « comptent seulement douze commerces traditionnels dont une épicerie ». Elle complète sa décision négative d’un motif environnemental lié au risque d’artificilisation et « d’imperméabilisation d’un site naturel partagé entre prairies et champs agricoles ».
Rappelons que le projet retoqué par la CNAC est une version révisée d’un précédent programme qui avait été jugé favorablement (après une tentative infructueuse) en première instance par la Commission départementale d’aménagement commercial (CDAC). Mais des opposants ont saisi l’échelon administratif supérieur.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).