Fusion Bretagne/ Nantes : encore raté !

La réforme territoriale adoptée par les députés prévoit un statu quo à l’’ouest, avec une Région Bretagne et une Région Pays de la Loire distinctes et inchangées. Une décision qui met en rage les partisans d’’une Nantes …bretonne.

L’’Assemblée nationale a adopté, en deuxième lecture, le projet de réforme territoriale qui prévoit la création de plusieurs super-régions en France par un jeu de fusions. Ça sera le cas à l’’est entre l’’Alsace, la Lorraine et Champagne-Ardenne, au nord entre Picardie et Nord Pas-de-Calais, au sud entre Midi Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Quant à l’’Aquitaine, le texte envisage de la rattacher au Limousin et au Poitou. A l’’ouest en revanche, rien de nouveau : la Bretagne et Pays de Loire continueront de former deux territoires distincts. Une décision qui satisfait ceux qui souhaitaient conserver le particularisme breton, et mécontente les partisans historiques d’’un rattachement de Nantes à la Bretagne, un débat vieux de 70 ans.

Un découpage qui date de Vichy ?

C’’est effectivement en 1941, sous le régime de Vichy et du maréchal Pétain, que Nantes fut officiellement détaché de la Bretagne suite à un décret gouvernemental qui créait des régions économiques regroupant plusieurs départements entre eux. La Loire Inférieure, ancêtre de la Loire Atlantique, était alors intégrée dans le ressort d’’Angers, formant ainsi l’’embryon territorial de ce qui allait devenir les Pays de la Loire (1955). En fait, Vichy n’’avait rien inventé : une vingtaine de groupements régionaux avaient été institués en 1919 dans la cadre d’’un plan de relance économique engagé par le ministre du Commerce de l’’époque Etienne Clémentel.
Dans cette nouvelle organisation, qui visait à faciliter la coopération entre les Chambres de Commerce, Nantes était placé dans une vague entité composée d’’Angers, Tours, Le Mans, Laval, La Roche-sur-Yon et …Lorient.

C’’est aussi en 1941 que le Morbihan fut « rendu » à la Bretagne et détaché de la Loire-Inférieure, sur ordre de l’’administration du maréchal Pétain. Certains des  plus farouches partisans d’’une réunification de Nantes à la Bretagne usent aujourd’hui de cet argument politique pour dénoncer l’’illégitimité de ce découpage territorial. Le député UMP des Côtes d’Armor est de ceux-là qui reprochent au gouvernement d’’avoir « confirmé la décision de Vichy qui divisa la Bretagne et lui arracha Nantes, et la Loire-Atlantique, Châteaubriant, Clisson et Guérande ».  Ce à quoi un député PS lui a répondu que « des actes nuls et non avenus en droit ne peuvent pas être confirmés ».

Il est vrai que, dès le 9 août 1944, le gouvernement provisoire de la République Française avait, par son ordonnance « relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental», annulé les décrets et textes réglementaires pris par  le régime de Vichy.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).