En sopposant au projet dautoroute A831 au sud de Nantes, la ministre de lEcologie sest attirée les foudres des élus locaux. En tête des mécontents, le président du Conseil général de Vendée qui a comparé lancienne élue de la Région Poitou-Charentes à « Aliénor dAquitaine ».
Elle savait sans doute à quoi sattendre, Ségolène Royal, en opposant son veto au projet dautoroute A831 qui devait relier, sur un tronçon de 60 kilomètres, Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime). Cette annonce a soulevé, dans les territoires concernés, un vent de fureur qui sest mis à souffler à droite comme à gauche. La saillie la plus vive est partie du premier fauteuil du Conseil général de Vendée, occupé par lUMP Bruno Retailleau selon qui la ministre de lEcologie, ancienne présidente de la région Poitou-Charentes, « se prend pour la réincarnation dAliénor dAquitaine », l’ancienne Reine de France, épouse de Louis VII (12ème siècle), réputée pour son autoritarisme. Et dajouter, railleur : « Le Marais poitevin nest pas le jardin privé de madame Royal (…). Ce quelle nous propose aujourdhui, cest une sorte de retour au Moyen-Age avec des décisions de la duchesse Ségolène. Eh bien nous, on nest pas des gueux et on ne se laissera pas faire! ».
Préserver le Marais Poitevin
Plus modérés, dautres élus des Charentes, de Vendée et même des Pays de la Loire, se sont bornés à qualifier le véto Royal d’« inacceptable » et de décision « soudaine?et improvisée ». Selon eux, ce projet dautoroute est «?absolument essentiel à la vitalité de nos territoires durement touchés par la crise » et « pour la sécurité des automobilistes dans un secteur asphyxié par une circulation dense ».
Touchée au vif, Ségolène Royal a regretté cette levée de boucliers ponctuées dattaques « à la fois misogynes et brutales qui ne font pas avancer les dossiers ».
Si la ministre soppose à l’ouverture de lappel doffres de lA831, cest quau delà de l’argument financier (137 millions d’euros à la charge de l’Etat), elle souhaite préserver louest du Marais Poitevin de cette infrastructure autoroutière. Dans les années 1990, Ségolène Royal, élue en Poitou-Charentes, avait également obtenu un contournement de lA83 afin déviter quelle ne traverse une partie du parc naturel régional.