Les dernières formalités administratives préalables au chantier du futur aéroport sont bouclées. Théoriquement, après un an de statu quo, les travaux devraient commencer à Notre-Dame-des-Landes mais les opposants au projet comptent déposer un nouveau recours judiciaire. Dici là, ils manifesteront à Nantes le dimanche 22 février 2014 avec les bonnets rouges.
Comme lavait annoncé le 15 décembre dernier le Préfet de Loire-Atlantique Christian de Lavernée, les derniers arrêtés administratifs autorisant le chantier du futur aéroport ont été signés et publiés. Théoriquement, plus rien nempêche donc les travaux de commencer sur le site : la nouvelle infrastructure, qui émergera sur une surface de 800 hectares, sans compter les aménagements routiers et ferroviaires annexes, supplantera à lhorizon 2017 lactuel aéroport Nantes-Atlantique.
Avec un objectif de 9 millions de passagers, les décideurs comptent doubler la capacité daccueil de loffre aéroportuaire à Nantes. Des chiffres contestés depuis longtemps par les opposants au projet qui fondent leur argumentaire sur des considérations tant écologiques quéconomiques.
Ces dernières années, le dossier de laéroport Notre-Dame-des-Landes, soutenu et relancé dans les années 2000 par lancien maire de Nantes Jean- Marc Ayrault, aujourdhui premier ministre, a cristallisé des oppositions diverses, orchestrées au départ par des riverains vite rejoints par des protestataires de tous bords, jusquà des groupuscules libertaires qui ont vu dans ce projet urbain lexutoire de leur colère anti-capitaliste. Au niveau national, leur combat est censé être relayé par Europe Ecologie les Verts (EELV) mais le positionnement du parti dirigé par Emmanuelle Cosse, prisonnier de son alliance avec le PS et qui compte deux de ses militants au gouvernement, reste très flou aux yeux des manifestants les plus acharnés.
On se souvient des confrontations musclées survenues fin 2012 sur le site même de Notre-Dame des-Landes entre les forces de lordre et des squatteurs venus protester contre les expropriations agricoles et la destruction dun environnement bocager encore préservé du champignon urbain, à 30 kilomètres environ du cur de Nantes.
Grande manifestation le 22 février
Dautres opposants, regroupés dans trois principales associations, lAcipa, le Cédpa et lAdeca, dénoncent pêle-mêle, la démesure du projet dans un contexte de crise du transport aérien, et les hausses dimpôt qui lui seront consécutives (certains craignent que la facture ne flambe jusquà 3 milliards deuros). Le dimanche 22 février prochain, ils organiseront à Nantes une grande manifestation à laquelle viendra se joindre une frange du mouvement des bonnets rouges emmené par le maire divers gauche de Carhaix (Finistère) Christian Troadec. Mais le collectif qui avait lancé la fronde bretonne contre lécotaxe et les licenciements dans la filière agroalimentaire a décidé de décliner lappel.
Dici-là, de nouveaux recours juridiques devraient être déposés qui retarderont encore la début du chantier (de deux à trois mois au moins). Encore aujourd’hui, des centaines d’opposants campent sur le site dans le but avoué d’empêcher la tenue des travaux.
Pour mémoire, les élus et les décideurs qui portent le dossier de Notre-Dame-des-Landes soutiennent que seule la construction dun nouvel aéroport permettra à la Ville de Nantes de sadapter à lévolution croissante du trafic que lactuel équipement serait incapable dabsorber à lavenir.