Selon la compagnie théâtrale nantaise, le géant du soda aurait plagié son concept dans un spot publicitaire. Une action judiciaire a été engagée.
Le « parasitisme » nest pas quun terme biologique. Il recouvre aussi une réalité juridique. Mais pas grand monde ne le savait avant que Royal de Luxe, la compagnie nantaise de théâtre de rue, ne décide dattaquer, sur cette base, la firme américaine Coca Cola. A priori, rien ne rapproche les deux protagonistes, mis à part, peut-être, un certain goût du gigantisme : Royal de Luxe sest fait connaître dans le monde entier grâce à ses poupées herculéennes pilotées manuellement par des hommes assimilés à des lilliputiens. Coca Cola, de son côté, pèse 40 milliards de dollars sur le marché mondial du soda.
Première audience le 4 septembre
Il se dit même, Outre-Atlantique, que cette entreprise historique fondée en 1886 aurait, par le truchement de ses spots publicitaires diffusés dans les années 1930, contribué à introduire durablement limage actuelle du Père Noël dans la culture populaire et universelle, présenté sous les traits dun vieil homme barbu et rondouillard engoncé dans un costume rouge et blanc à revers de fourrure (les mêmes couleurs que Coca Cola).
Justement, le litige entre Coca Cola et Royal de Luxe est parti dun (énième) film publicitaire dans lequel la marque américaine mettait en scène un Père Noël géant articulé par des humanoïdes de petite taille, semblables, dans lesprit, à ceux de la compagnie nantaise. Pour cette dernière, les faits sont clairs : Coca Cola sest inspiré de son concept, sans lui en demander lautorisation. Ce constat fait, elle sest, aux yeux des dirigeants de Royal de Luxe, rendue coupable de « parasitisme », cette qualification juridique, différente de la contrefaçon, qui désigne cette pratique consistant, pour une entreprise, à « usurper la notoriété ou les techniques employées par une société de renom ».
Dès le pot-aux roses découvert, les artistes nantais ont lancé une procédure judiciaire dont la première étape devrait aboutir, dès le 4 septembre prochain, au tribunal de commerce de Nanterre. Dans son dossier, Royal de Luxe affirme détenir la preuve que Coca-Cola a bien eu lintention de plagier la compagnie, en violation du droit français et de la charte d’éthique professionnelle. inutile de dire que de grosses sommes dargent sont en jeu.