Entre janvier et septembre 2022, il s’est vendu deux fois plus de camping-cars d’occasion que de neufs. Cet engouement s’explique assez rationnellement.
Au-delà de l’investissement, très important, que l’opération représente, l’achat d’un camping-car neuf s’est passablement complexifié ces dernières années : marqué par une forte demande, qui s’est combiné depuis 2021 par une pénurie de certains composants (puces électroniques) et éléments mécaniques (châssis), le marché a vu ses délais de livraison s’allonger, très souvent au-delà d’un an (parfois plus lorsque l’acquéreur opte pour une configuration personnalisée).
Plus de 50 000 camping-cars d’occasion vendus en 2022
Le contexte économique, conjugué à de très compréhensibles motivations financières*, conduit les particuliers se rabattre sur des offres d’occasion. Pour étoffer leur vitrine, et compenser les difficultés d’approvisionnement, n’hésitent pas à pratiquer le rachat cash de camping-car, une politique qui vise à inciter les propriétaires à vendre leur bien, dès lors qu’ils n’en n’ont plus l’utilité (pour des questions d’envie, de santé ou tout simplement d’âge). Les chiffres parlement d’eux-mêmes : de janvier à septembre 2022, 50 418 camping-cars de seconde main ont été vendus en France. C’est deux fois plus que le volume écoulé de modèles directement sortis d’usine. L’achat d’occasion offre en effet plusieurs garanties qui permettent de contourner les problématiques et les freins qui pénalisent aujourd’hui le marché du neuf : l’acquéreur est certain d’être en mesure de profiter immédiatement de son nouveau véhicule, sans avoir besoin d’anticiper sa mise en circulation jusqu’à un an ou deux ans à l’avance. Autre atout, non négligeable: un camping-car a ceci de rassurant qu’il a été éprouvé, souvent sur plusieurs années, par ses usagers précédents qui en ont profité pour gommer les petits soucis de réglage, propres aux produits fraîchement issus des chaines de production.
Quels différence de prix entre camping-car neufs et d’occasion ?
Sur quelle base de prix négocier ? L’ancienneté reste bien évidemment un facteur-clé : comme un véhicule de tourisme, un camping-car, un van aménagé ou un fourgon acheté neuf perd beaucoup de valeur dès les premiers kilomètres parcourus : la décote grimpe en moyenne à 20% la première année. La valeur du camping-car se déprécie encore la deuxième année (-15%), un rythme qui ralentit encore de -5% par an à partir de la troisième. Attention toutefois : la cote officielle de l’occasion (valeur) n’est pas toujours une vérité absolue : la réalité du marché a beaucoup évolué ces deux dernières années, le ralentissement de la production lié aux pénuries d’approvisionnement consécutives à la sortie de crise sanitaire ayant sévèrement renchéri les offres d’occasion.
À titre purement indicatif, un camping-car neuf classique (profilé et capucine) est commercialisé entre 40 000 et 60 000 euros, montant qui descend dans une fourchette comprise entre 20 000 et 40 000 euros pour le même modèle, mais vendu en occasion. Un camping-car haut de gamme, en version intégrale, coûte rarement moins de 70 000 euros s’il est neuf (de 30 000 à 50 000 euros s’il est d’occasion).