Jean-Marc Ayrault retrouve son siège de député de Nantes

Après la cuisante défaite des socialistes aux élections municipales, Jean-Marc Ayrault a été contraint de quitter son poste de premier ministre au profit de Manuel Valls. Comme on imagine mal François Hollande lui donner un nouveau portefeuille ministériel, l’ex-maire de Nantes devrait retrouver début mai son siège de député de la 3ème circonscription de Loire-Atlantique.

Que reste-t-il de Jean-Marc Ayrault ? Premier chef du gouvernement de l’ère Hollande, il a payé, au prix fort, l’ingratitude d’un poste situé en première ligne, punching ball attitré des mauvais sondages et exposé par nature au feu nourri des critiques. La règle n’est jamais aussi vraie et implacable que lorsqu’elle s’inscrit en temps de crise, contexte dont il n’a pas pu (ou su) se défaire.

En deux ans, Ayrault aura engagé une (timide) réforme des retraites et introduit, dans un esprit très social-démocrate, des assouplissements dans la cadre très rigide du marché du Travail dont il n’a pas récolté les fruits en matière d’emplois. C’est sans doute son échec le plus retentissant : le chômage n’a pas reculé depuis 2012, contrairement à l’objectif qu’avait fixé François Hollande. Le triste bilan enregistré du mois de février (+0,9%) a définitivement plombé la crédibilité d’Ayrault, déjà malmené par des couacs à répétition qui, aux yeux de beaucoup d’observateurs, soulignaient son « manque d’autorité » au sein d’un gouvernement composé de personnalités fortes, comme Duflot, Montebourg ou Valls.

Pas de mandats locaux pour Ayrault

Contraint de donner sa démission, Jean-Marc Ayrault, remplacé par l’actuel ministre de l’Intérieur Manuel Valls, devrait donc quitter le pouvoir exécutif, à moins qu’Hollande décide de lui confier une mission au sein de l’Elysée. A défaut, Jean-Marc Ayrault retrouvera dans un mois son siège de député aujourd’hui occupé par son suppléant Jean-Pierre Fougerat, également vice-président de Nantes Métropole. Depuis 2008, les ministres qui perdent leur portefeuille ont, en effet, la possibilité de récupérer leur place dans l’hémicycle sans attendre la démission de leur suppléant et sans passer, le cas échéant, par des élections législatives partielles.

Maire de Nantes de 1989 à 2012, Jean-Marc Ayrault, 64 ans, avait décidé en 2013 de ne pas se présenter aux élections municipales. A Nantes, c’est sa « protégée » et ancienne suppléante Johanna Rolland (PS) qui, dimanche dernier, a remporté le fauteuil de maire (56,4%).

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).