Les recettes de lécotaxe, suspendue fin 2013 par le gouvernement, devaient servir à financer plusieurs projets de transports, comme certaines lignes de tramway dans des grosses agglomérations françaises. A Nantes, les projets dinterconnexion des lignes 1 et 2 et l’extension du rail sur lIle Beaulieu vont-ils être encore retardés ?
En novembre 2013, le gouvernement avait, sous la pression des bonnets rouges bretons, reporté sine die la mise en place de lécotaxe, ce nouvel impôt qui, fondé sur le principe du pollueur-payeur, devait frapper les poids lourds de +3,5 t sur lensemble du réseau routier français.
Problème : il était prévu quune partie des recettes du dispositif soit affectée à lentretien et lamélioration des axes de circulation, mais serve aussi à financer de projets de transports propres dans plusieurs villes : nouvelles lignes de tram, busway ou funiculaires.
Pas d’écotaxe, pas de subventions
Cest notamment le cas à Nantes où la Municipalité prévoit dinstaller, à lhorizon 2020, une nouvelle ligne de tram (n°5) au sud de lIle de Beaulieu afin de renforcer la desserte du futur CHU et les entreprises. A plus court terme, la Ville souhaite engager un lourd projet dinterconnexion des lignes 1 et 2 afin de créer une rocade « tramway » au nord de métropole. Un premier tronçon de 800 mètres a été réalisé en 2012 entre Haluchère-Batignolles et Ranzay pour un montant de 55 millions deuros, mais le projet initial prévoit 2,7 kilomètres de nouvelles voies.
Les subventions dEtat issue du produit de lécotaxe devait largement abonder ce programme, mais, faute de recettes, Nantes, qui avait déjà dû stopper les études dimpact en 2008 en raison de la dégradation de la conjoncture économique, devra revoir son plan de de financement et, à défaut de solutions viables, repousser de nouveau les chantiers.
Cette année, lEtat comptait injecter une enveloppe de 450 millions deuros pour financer plusieurs projets dinfrastructures de transport mais le report de lécotaxe à réduit cette manne à néant.
Selon la radio France Info, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a récemment reçu plusieurs élus locaux afin de leur expliquer que les fonds dEtat étaient suspendus « à cause de lécotaxe ».
L’enjeu économique est pourtant considérable : l’ensemble des projets de lignes de tramway ou métro à Marseille, Strasbourg, Nantes, Angers Lyon ou Toulouse, les nouveaux bus à Lille, Annecy et Laval, ou encore les funiculaires, téléphériques urbains et navettes fluviales à Brest, représenterait 6 milliards deuros dinvestissements.