Pollution de la Loire en 2008 : la raffinerie Total de Donges plaide non-coupable…

Les deux jours de procès venant de s’écouler au tribunal de Saint-Nazaire ont vu la raffinerie Total de Donges rejeter sa responsabilité quant à la pollution de la Loire en 2008.

Souvenons-nous, pas l’été dernier, mais la fin d’hiver 2008. Le 16 mars précisément. Un tuyau d’approvisionnement de la raffinerie Total de Donges se fissure, et entraîne un geyser de pétrole de 4 mètres de haut. La SA Total Raffinage Marketing, puisque c’est son nom, met 5 heures à s’en apercevoir.

Et voilà comment entre 500 et 1 500 m3 de fioul de soute sont déversés dans l’estuaire de la Loire. Une fourchette de volume qui peut s’avérer clé pour l’indemnisation des 24 (et oui quand même) parties civiles. Deux jours de procès viennent de s’écouler au tribunal de Saint-Nazaire, et tout semble accuser Total. Le parquet développe : « Dès 2004, la raffinerie savait que la tuyauterie était abîmée, elle était en train de la changer, mais n’a pas décalorifugé le tuyau incriminé. »

 

2. Une organisation pointée du doigt

Du coup, les fuites d’eau saline venant du dessus ont fait rouiller le tuyau, car bien qu’elles aient été réparées, les conséquences sur la conduite du dessous n’ont pas été analysées.

« Il y avait seulement deux personnes pour surveiller les écrans de contrôle et deux autres pour effectuer la surveillance visuelle des conduites en bord de Loire », ajoute la procureure Florence Lecoq.

Sans oublier que « l’entreprise n’a pas donné les informations qui auraient permis aux autorités de prendre les mesures nécessaires ». Bref, l’organisation du géant pétrolier est pointée du doigt.

 

3. Total nie tout en bloc

Total, responsable ? Pas le moins du monde, répondent ses conseils Jean-Benoit Lhomme et Aurélien Boulanger : « 50 millions d’euros sont consacrés à  l’entretien de la raffinerie chaque année et puis il ne s’agit pas d’une canalisation réglementée, elle n’est pas sous pression. »

Quant au retard de l’alerte, « la raffinerie a dit qu’il y avait une pollution en Loire et a fermé le robinet dès qu’elle a été alertée. Le préfet n’a pas jugé utile de déclencher le plan Polmar. » Et non, « le délit de pollution n’est pas constitué. Par contre, (Total) ne (conteste) pas les dommages de la pollution ». Sympa, les 38 communes victimes apprécieront ! (source : Ouest France).

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