Péages urbains : à Nantes c’est non…pour l’instant !

La métropole souhaite privilégier d’autres mesures pour réduire la circulation automobile en ville.

L’avant-projet de loi d’orientation des mobilités en milieu urbain, dont le contenu a filtré en début de semaine, à dix jours de sa présentation officielle à l’Elysée, suscite déjà la polémique : la première mouture du texte préparée par la ministre en charge des Transports Elisabeth Borne prévoit en effet d’autoriser la mise en place de péages à l’entrée des grandes villes (plus de 100 000 habitants). Cette mesure, déjà appliquée dans certaines capitales européennes comme Londres ou Rome, vise à décourager la circulation automobile dans les secteurs urbains où les flux (et la pollution à l’ozone) sont les plus importants.

Si rien n’est encore fixé juridiquement en France, certaines des municipalités auxquelles le législateur envisage d’offrir la possibilité de taxer le déplacement des véhicules motorisés, ont commencé à faire connaître leurs positions. C’est le cas de Nantes qui, visiblement, a choisi de se dissocier de ce projet potentiellement explosif. Au moins dans un premier temps.

Encourager les déplacements à vélo

Pour faire bonne mesure, les élus métropolitains annoncent, dans un communiqué, que l’installation d’un « péage » n’est pas « dans leur intention » et qu’à ce titre, il ne sera pas inscrit dans le prochain plan de déplacement urbain (PDU), lequel, valable jusqu’en 2027, introduit quelques innovations pour inciter à l’auto-partage et au covoiturage. Dans ce domaine, il est notamment question d’aménager des couloirs spécifiques sur certains axes menant au centre-ville, et de créer des applications numériques pour faciliter les prises de contact entre usagers et mutualiser les transports automobiles. Nantes souhaite également mettre le paquet sur le vélo : dix millions d’euros par an devraient être alloués à ce mode de locomotion jusqu’en 2027. Avec un objectif fixé à 10 ans : porter à 32% la part des cyclistes dans le total des déplacements urbains. Pour ce faire, la flotte de véhicules placée en location moyenne et longue durée va passer de 500 aujourd’hui à plus de 2000. Enfin, les nantais se verront proposer 1 400 vélos électriques.
En renonçant à la solution d’un péage positionné en entrée de ville, les élus nantais vont à l’encontre des préconisations émises en juillet par un rapport sur les mobilités dans le Grand Ouest qui évoquait la nécessité d’avoir recours à ce système de filtrage pour améliorer l’accessibilité à l’aéroport Nantes-Atlantique.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).