Les mesures de rétorsion évoquées par le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius à lencontre de Moscou inquiètent les salariés de STX France (Saint-Nazaire) qui fabriquent actuellement le navire militaire Mistral, une commande russe.
Suite à lannexion (après référendum) de la Crimée par le Russie, lUnion Européenne et les Etats-Unis agitent la menace de sanctions économiques au nez de Vladimir Poutine qui, pour lheure, semble dailleurs en avoir cure.
Parmi ces mesures, lhypothèse dune annulation de la commande passée en 2011 par Moscou portant sur deux navires militaires de type Mistral, a été émise par le ministre français des Affaires Etrangères Laurent Fabius. Or, le premier de ces bâtiments est actuellement en cours de construction sur les chantiers de STX France, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) qui, en pleine crise, avait vu ce contrat russe dun montant dun milliard deuros arriver comme un ballon doxygène.
A lépoque, lElysée estimait que la mise en chantier dun seul Mistral, bâtiment de projection et de commandement (BPC), générerait 5 millions dheures de travail pour STX France (2 000 salariés à Saint-Nazaire).
Des garanties sur le maintien de l’emploi ?
« Si toutes ces menaces se confirment, il ne faut pas que les salariés soient la variable d’ajustement, car ils ne sont pas responsables » a réagi la CGT. Même argument pour Force Ouvrière qui demande au gouvernement « de prendre ses dispositions pour que ces commandes ne restent pas sur les bras de l’entreprise ».
Ce matin, Laurent Fabius a tenté de calmer les inquiétudes, en soulignant que la France était, pour linstant, « au deuxième niveau de sanction » envers la Russie, mais que « si Poutine continue ce quil fait en Ukraine », elle pourrait monter dun cran, lannulation des commandes darmements faisant partie du « troisième niveau de sanction ».
En gros, et pour être le plus clair possible, les salariés des chantiers de Saint-Nazaire nont plus quà croiser les doigts et prier pour que Poutine ne revendique aucun autre territoire ukrainien dans les prochaines semaines.