Incendie de la cathédrale à Nantes : un mail de « détresse » retrouvé par les enquêteurs

Le suspect placé en garde à vue le 18 juillet est passé aux aveux ce week-end. Un long message électronique adressé au diocèse la veille des faits avait éveillé les soupçons de la Brigade criminelle.

L’incendie qui a lourdement endommagé la cathédrale de Nantes le 18 juillet, et détruit son grand orgue du XVIIème siècle, est un acte intentionnel, hypothèse qui avait été privilégiée dès le début des investigations par les enquêteurs en raison de l’identification de trois départs de feu au sein de l’édifice.

L’homme de 39 qui avait été placé en garde-à-vue le jour même des faits, puis relâché le lendemain, est finalement passé aux aveux dans la nuit de samedi à dimanche derniers. Son interpellation fait suite à la découverte d’une vidéosurveillance dans laquelle sa silhouette apparaît sur des images captées vers 7h30, près des lieux de sinistre, et environ un quart d’heure avant qu’un riverain n’alerte les pompiers, au petit matin. Face à ce nouvel élément à charge, celui qui faisait figure jusqu’alors de suspect numéro 1 a craqué et finalement reconnu devant le magistrat instructeur être l’auteur de l’incendie.

Placé en détention provisoire

Il s’agit donc du bénévole diocésain qui avait la responsabilité de fermer les portes de la cathédrale, la veille des faits. Il est âgé de 39 ans. D’origine rwandaise, il est arrivé en France en 2012. Ses démarches pour obtenir une régularisation n’ont jamais abouti, à tel point que l’administration lui a notifié en novembre 2019 une obligation de quitter le territoire. Une situation qu’il aurait mal vécue, comme semble l’attester le contenu d’un mail adressé le 17 juillet au diocèse et aux autorités. Dans ce message, qui a très tôt éveillé les soupçons des enquêteurs, l’homme évoque des « problèmes de santé » sur lequel, dit-il « tout le monde a fermé les yeux ». Il évoque aussi la « rancœur » qu’il éprouve à l’égard de ceux dont il estime qu’ils ne « l’ont pas suffisamment soutenu dans ses démarches ».

Le journal Le Monde, qui a pu consulter le document, rapporte que l’auteur écrit avoir « poussé des cris de détresse » et se « trouver dans un cercle vicieux déplorable », associant son cas personnel à « toutes les victimes de système conduisant à l’injustice ». Catholique pratiquant, il demande à ses destinataires de « prier pour que l’Esprit Saint (l’) accompagne».

Lors de son dernier interrogatoire devant le juge d’instruction, ce bénévole qui logeait dans un foyer franciscain à Nantes, a avoué avoir « allumé les trois feux dans la cathédrale : sur le grand orgue, le petit orgue et dans un panneau électrique » souligne le Procureur de la République. Sur place, des traces d’hydrocarbure ont été décelées.

Il a été mis en examen et placé en détention provisoire pour « dégradations, détériorations ou destruction du bien d’autrui par incendie ».

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).