Notre Dame-des-Landes : « l’évacuation peut commencer »

Le tribunal de Nantes a validé les demandes d’expulsions déposées par Aéroport du Grand Ouest (AGO) qui souhaite vider le site de Notre-Dame-des-Lande de ses derniers riverains, avant le démarrage du chantier.

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Peut-on parler d’un tournant décisif dans le long feuilleton qui oppose depuis des années les pro et anti-aéroports nantais ? Ce lundi, les juges du tribunal de grande instance local ont rendu une décision favorable à AGO (Aéroports du Grand Ouest), gestionnaire du futur équipement qui doit émerger dans la zone humide de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) avant 2020. Cette filiale du groupe Vinci réclamait depuis l’automne l’expulsion des derniers riverains « historiques » qui refusent de quitter leur habitation et leurs parcelles situées sur l’emprise du chantier contesté.

Manifestation à Nantes

Onze familles et quatre agriculteurs étaient visés par cette procédure aussi radicale que symbolique dans la mesure où son exécution dégageait explicitement la voie aux pelleteuses et bulldozers, trois ans après les premières ordonnances d’expropriation: « L’évacuation peut commencer pour les exploitations agricoles » dit le jugement, mais un délai de deux mois a été accordé à huit foyers.
La pilule sera dure à avaler, pour les premiers concernés d’’abord, et pour leurs supporters ensuite qui avaient fait de cette lutte pour la terre l’élément-moteur de leur combat contre l’édification d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Après l’annonce officielle d’un redémarrage des travaux en octobre dernier, AGO-Vinci estimait être dans son droit pour réclamer le départ des résistants, sous peine d’une astreinte financière quotidienne d’au moins 200 euros par jour, et d’une confiscation de leurs biens et cheptels. Le tribunal n’a pas retenu «le principe de l’astreinte» qu’il juge «disproportionné pour des familles qui ne disposent que de revenus modestes (…)». Mais il leur faudra plier bagages, et vite.

Samedi, un millier de manifestants avaient déambulé dans le centre-ville de Nantes contre le projet de transfert de l’aéroport de Bouguenais au nord-ouest de l’agglomération. Certains, anticipant la décision des magistrats dénonçaient la « trahison » de François Hollande qui s’était engagé à n’expulser personne tant que les recours judiciaires contre le projet n’auront pas été épuisés. Or de nouvelles procédures sont en cours devant les tribunaux.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).