Notre-Dame-des-Landes : la décision du tribunal reportée

Le tribunal de grande instance de Nantes se donne dix jours supplémentaires pour statuer sur le sort des derniers riverains du site de Notre-Dame-des-Landes dont l’expulsion est réclamée par une filiale du groupe Vinci, concessionnaire du futur aéroport.

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C’est une pièce en deux actes qui se jouait ce mercredi matin à Nantes, le premier devant le Palais de Justice où plusieurs centaines d’opposants réclamaient l’abandon du projet d’aéroport, et le second à l’intérieur d’une salle d’audience où les juges examinaient la demande d’AGO (Aéroports du Grand Ouest) visant à expulser les dernières familles encore présentes sur le site du futur chantier, à Notre-Dame-des-Landes. A cette dramaturgie de près de quatre heures, il n’a manqué que l’épilogue, les juges ayant, dans un souci d’apaisement, annoncé un report de leur décision au 25 janvier.

Regain de tension ?

C’est sans doute reculer pour mieux sauter car les opposants les plus acharnés ont affiché une détermination sans faille dans leur soutien aux onze familles et quatre agriculteurs placés au coeur de ce dossier hautement symbolique : leur évacuation, réclamée par le futur concessionnaire de l’aéroport, dégagera immanquablement la voie aux bulldozers attendus sur le site pour y faire redémarrer un chantier en suspens depuis 2012, comme l’avait laissé entendre le premier ministre Manuel Valls à l’automne dernier.

Dans l’immédiat, ce report ne règle pas grand-chose. Parmi les élus locaux, dont la maire de Nantes favorable au transfert de l’aéroport au nord de l’agglomération, on craint même qu’il n’aggrave encore les tensions, extrêmement sensibles depuis la réussite de la manifestation organisée sur le périphérique samedi dernier. Mardi, alors que de nouveaux blocages routiers avaient été menés en divers points de la ceinture nantaise,  Johanna Rolland délivrait un message à l’Elysée intimant le président de trancher vite dans ce dossier, au risque qu’il ne ternisse durablement l’image de Nantes.

Rappelons qu’AGO réclame auprès du tribunal l’expulsion immédiate des derniers riverains, sous peine d’une astreinte journalière de 200 à 1 000 euros et d’une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels. Pour le cas où les juges valideraient la procédure d’expulsion, les familles et exploitants agricoles disposeraient d’un délai un mois pour quitter les lieux.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).