Notre-Dame-des-Landes : Royal prête à dire stop contre Valls

C’est l’avis de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal qui redoute une explosion de violence sur le site occupé par les derniers opposants à l’aéroport. Le chef du gouvernement Manuel Valls joue plutôt sur le registre inverse, celui de la fermeté, tout en restant flou sur un calendrier qui risque de télescoper celui de l’élection présidentielle.

chantier
Le référendum de juin dernier n’a, en définitive, guère arrangé les affaires du gouvernement toujours encombré par la gestion délicate du dossier lié à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. Sur le terrain, la consultation électorale devait dégager une ligne claire fixant définitivement le sort du projet d’infrastructure, la victoire assez nette du oui (55%) renforçant la position des élus favorables au démarrage du chantier. Un coup pour rien puisqu’au plus haut sommet de l’Etat, les divergences continuent à polluer le débat et maintenir le trouble. En sa qualité de député de Loire-Atlantique, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, recasé au Quai d’Orsay en février 2016, apparaît comme le relais naturel des pros-aéroport à travers les écoutilles de l’Elysée. L’ancien maire Nantes (1989-2012) est lui-même l’un des plus farouches défenseur d’un projet qu’il a porté, localement, pendant plus de vingt ans.

Un calendrier mais pas de date

Au sein du gouvernement, la contradiction passe par la case du ministère de l’Ecologie où Ségolène Royal n’a jamais caché sa réserve extrême : dans son analyse, les plans du futur aéroport sont disproportionnés et doivent être, soit réduits afin de limiter leur impact environnemental, soit purement et simplement abandonnés au profit d’une modernisation de l’infrastructure existante, à Bouguenais. Dans le JDD, la ministre, redoutant les risques d’une évacuation de la ZAD par la force, suggérait récemment « d’arrêter les frais » en dépit du résultat du référendum qui permet aux « élus locaux de prendre acte de cette caution tout en reconnaissant que celle-ci n’a pas mis fin au blocage sur le terrain ».
Deux jours plus tard, le premier ministre Manuel Valls tentait de reprendre la main, assurant que « le calendrier sera respecté », sans pour autant fixer un délai. Après avoir laissé entendre qu’un début des travaux pourrait être envisagé fin 2017, donc après l’élection présidentielle de mai, le premier ministre un tenu un discours plus ferme au président de la région Pays de la Loire Bruno Retailleau Dans un parallèle douteux, l’élu ligérien se serait entendu promettre « une évacuation de la ZAD après celle du camp de migrants à Calais », cette dernière étant annoncée avant la fin de l’hiver. «Novembre ou jusqu’à la mi-décembre. Il ne m’a pas donné de calendrier» a déclaré Retailleau sur RMC.

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